La FCPE s’oppose au démantèlement du collège unique

Communiqué de presse national du 2 avril 2012

« La FCPE est particulièrement choquée par le contenu de la circulaire de rentrée qui vient d’être publiée par le ministère de l’Education nationale. Ce texte constitue un véritable projet de politique éducative, sans avoir jamais fait l’objet d’aucune concertation. Démantèlement du collège unique, limitation des poursuites d’études pour les bacheliers professionnels, restriction du rôle des parents d’élèves à celui de caisse de résonnance des mesures disciplinaires et d’initiateurs en langue vivante en maternelle … Inacceptable !

En ce qui concerne le collège unique, tous les outils sont mis en place pour signer sa fin, et surtout la fin du principe qui le sous-tend : offrir à tous les élèves une scolarité commune et des apprentissages communs jusqu’à la troisième. Cette circulaire entérine le développement de l’apprentissage dès la 4^ème, institue l’option de découverte professionnelle 6 heures en 3^ème, effectuée en lycée professionnel, comme « classe préparatoire à l’enseignement professionnel » et insiste sur l’importance de l’évaluation nationale de fin de 5^ème nouvellement créée. Nul doute que cette évaluation sera utilisée à des fins de tri et de sélection des élèves et non de repérage des difficultés pour y remédier !

L’orientation précoce est donc réinstaurée avec force, au risque bien connu d’accroître encore l’orientation par défaut des élèves vers l’enseignement professionnel. Non content de cela, le ministère de l’Education nationale met également un coup de canif dans la loi Savary de 1984 en limitant l’accès des bacheliers professionnels à l’enseignement supérieur, considérant que « l'accès aux IUT et aux cursus LMD doit être exceptionnel ».

La FCPE appelle le gouvernement à la raison : de telles décisions sont inacceptables pour tous ceux qui défendent l’égalité républicaine à l’Ecole et sont contre-productives pour répondre aux enjeux auxquels doit répondre notre pays aujourd’hui. »

             POUR LE MINISTRE !

L’avis de la FCPE Nord

Une circulaire de plus du ministère pour la rentrée 2012  pour prendre des mesures « à la va vite » sans consulter ni les parents ni les enseignants.  À sa lecture on peut dire que ce n’est pas ainsi qu’on doit prendre les problèmes du collège : c’est trop grave pour l’avenir de nos enfants pour qu’on laisse improviser des mesures qui vont une fois de plus porter atteinte à l’égalité des chances . Cela ressemble à la manière de mettre en place la semaine de 4 jours sans réfléchir aux incidences pour les élèves. La FCPE Nord ne peut cautionner cette manière de faire.

Alors qu’en collège, on augmente les effectifs par classe pour la prochaine rentrée scolaire, loin de mettre en place les mesures qui permettraient aux élèves « d’apprendre », d’être suivis, accompagnés et aidés dans leurs parcours, le ministère va instituer une évaluation de plus pour trier les élèves.

L’évaluation  en « fin de cinquième » de monsieur le ministre de l’éducation nationale n’est qu’un gadget de plus qui ne sert à rien d’autre qu'à masquer l’incapacité qu’il a de mettre en place les véritables moyens pour la réussite de tous les élèves.  

Nous estimons qu’au collège il faut remettre en place une pédagogie au service de la réussite des élèves, prendre en compte le rythme  de l’adolescent et faire que l’évaluation ne soit pas un couperet nuisible et dévalorisant mais au service des besoins des élèves pour construire son apprentissage. Pour cela il faut des moyens en professeurs formés.

Pour le jeune, l’évaluation est souvent source de découragement, de perte de l’estime de soi voire de rejet de l’école parce qu’elle est trop souvent uniquement en fin de période d’apprentissage et tombe comme un couperet-sanction dévalorisant  (et ce d’ailleurs à tous les niveaux de l’École). Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas évaluer mais point n’est besoin d’une évaluation nationale de plus. Pour nous évaluer, c'est d’abord  prendre des informations pour pouvoir agir. S’il faut à un moment ou un autre de l’année évaluer pour savoir se situer et connaître la somme de connaissances acquises, il faut qu’il y ait d’autres évaluations permettant de construire le savoir. Il faut  des évaluations  « diagnostiques »  pour faire le point avant d'engager un apprentissage et qui ne soient pas une sanction mais un moyen de partir du bon pied pour avancer. Il faut  des évaluations en cours d'apprentissage ou évaluations dites formatives auxquelles est associé l’élève dans son parcours pour apprendre.   

Nous disons non à une évaluation nationale de plus utilisée à des fins de tri et de sélection des élèves.