La FCPE NORD a donc réuni pour la troisième fois à VILLENEUVE d’ASCQ le Comité Départemental de l’Éducation Nationale Alternatif.
Après avoir souhaité la bienvenue aux participants et présentés les excuses de ceux qui n’avaient pu se libérer pour cette troisième édition du CDEN alternatif, Hachemi Salhi Président de la FCPE Nord, a remis en mémoire les termes des travaux des précédentes réunions de la structure alternative. Il a ensuite remercié pour son accueil Madame Françoise Martin, adjointe au Maire de Villeneuve d’Ascq représentant Monsieur Gérard CAUDRON, Maire. Madame Martin a assuré « l’appui indéfectible » du Maire aux actions menées en matière de développement scolaire et éducatif. Elle s’est réjouie des propositions prioritaires qui ont déjà été établies « d’amélioration du système scolaire et de la légitime exigence de concertation continue dans la refondation et la co-construction d’une école juste dans une société équitable et solidaire. »
Étaient présents : Pascal BLINDAL (SDEB-CGT 59, Pascale BRICOUT (FSU), Olivier CAREMELLE (CEDRE), Olivier DUTOUR (FCPE), Mireille GABRELLE (CGT Education), Jean-Yves GUEANT (FCPE), Françoise MARTIN (Adjointe au Maire de Villeneuve d’Ascq), Tabia MAYNOU (FCPE), Anne MIKOLAJCZAK (FCPE), Michel PAILLARD (Action et Démocratie), Patrick PATTE (FCPE), Didier POL (Conseil général), Denis PONCHANT (FSU), Hachemi SALHI (FCPE), Fabienne YUNG (CGT Educ’Action), Sara YADAVAR (représentante de Michel-François DELANNOY, maire de Tourcoing), Laurence ZADERATZKY (FCPE).
Étaient excusés : Bernard BAUDOUX (Vice-président du Conseil général), Catherine BOUTTE (FCPE), Marie DAUCHIE (FCPE), Michel-François DELANNOY (Maire de Tourcoing, Conseiller Général), Pascaline DRON (FCPE), Frédéric GRUTZNER (FCPE), Corinne MASSE (FCPE), Bernard STEELANDT (SGEN-CFDT), Sylvie VINSARD (Action et Démocratie), Jacques WILLEM (Vice-président de la CUD).)
Patrick PATTE, secrétaire général de la FCPE Nord a rappelé ensuite les thèmes des fiches déjà établies qui ont été remises, réajustées en fonction des travaux de la réunion précédente : les réseaux d’établissements, la gratuité, la santé, les rythmes des enfants et des jeunes, l’enseignement des langues étrangères, la taille des classes dans les écoles et les collèges, les conditions de l’enseignement adapté, le remplacement des enseignants absents.
Il a rappelé que depuis la dernière réunion, la gouvernance de la France a changé mais que cela ne changeait en rien les objectifs du CDEN alternatif qui sont de poser les vrais problèmes des écoles, collèges et lycées pour qu’ils soient pris en compte, et faire des propositions pour avancer.
L’assemblée a ensuite travaillé sur de nouvelles fiches :
L’ÉVALUATION : « Si l'évaluation ne devait servir qu'à avoir une mesure du fonctionnement du système éducatif, on n'aurait pas besoin que tous les écoliers y participent. Un sondage suffirait. » (FCPE). Ceci pour les évaluations nationales. Il faut refuser catégoriquement tout classement ou fichage des élèves, car non contente d’évaluer nationalement les élèves en CE1 puis en CM2, la circulaire de rentrée 2012 a créé de nouvelles évaluations nationales : en cinquième et en troisième et même en grande section de maternelle ! Derrière ces évaluations, il y a les contrats d'objectifs et de moyens qui ont un but de minimalisation de l'éducation, de moyens moindres pour la culture, les matières scientifiques… Il faut combattre ces contrats d’objectifs. La FCPE rappelle qu’elle s'oppose résolument à toutes ces évaluations et demande instamment leur retrait. Cette proposition recueille l’accord des participants.
L’évaluation doit être celle de l’enseignant ou de l’équipe pédagogique pour agir ensuite en classe. L’évaluation ne doit pas sortir de l’école. L’important est que les évaluations ne soient pas des couperets dévalorisants. Il faut des évaluations avec un contrat de confiance. Le débat est bien sûr largement ouvert.
LA CULTURE : C’est une condition nécessaire à l'épanouissement et au développement de l'enfant. Les actions actuelles sont très inégalement réparties géographiquement, et souvent centrées sur les mêmes établissements. Elles dépendent pour l'essentiel de partenariats, et le montage des dossiers peut être complexe et chronophage. Les actions ont du mal à s'inscrire dans le temps. La réduction du temps scolaire a aussi compliqué la mise en place de ses actions. La mise en place des rythmes scolaires devra tenir compte de cet élément « culture ». Le débat est là aussi largement ouvert pour que la Culture fasse partie intégrante de l’École et ne soit pas laissée de côté. Des propositions sont faites à soumettre au débat.
LA LAÏCITE : il est revendiqué un service public de l’éducation laïque, gratuit et accessible à tous, qui doit accompagner tous les enfants vers le statut de citoyen. L’État a l'obligation de permettre l'accès de tous à l'école publique par l'ouverture et le maintien d'écoles et d'établissements partout sur le territoire, le développement du service public d'éducation dans les zones défavorisées, et la modernisation de l'école en milieu rural. Il s'agit d'accueillir tous les enfants sans aucune discrimination. Il a été évoqué également la scolarisation des enfants sans papiers, il faut réaffirmer que «c'est l'école de tous les enfants de la république». Des suppressions de postes prévues pour la rentrée prochaine notamment dans des écoles rurales portent atteinte à ce principe et il est demandé un moratoire des dispositions prises.
Le droit à la scolarisation des enfants de deux ans doit être remis partout où il a été enlevé et ce dès la rentrée 2012 prochaine. Il faut aussi comptabiliser les enfants de deux ans dans les effectifs ce qui n’est pas le cas actuellement.
L’ÉGALITÉ ET LA GRATUITÉ sont deux termes indissociables.
Il faut être conscient que ce n’est pas simple : Il faut dès à présent que tous les acteurs, état, collectivités territoriales et locales, se concertent avec les parents, les enseignants et responsables d’établissement pour que l’égalité et la gratuité avancent mieux.
Il est aussi demandé que soient clairement publiées les aides faites aux écoles privées du département par l’état, les collectivités locales et le conseil général afin de dissiper toute équivoque quant aux financements qui doivent rester dans le cadre du strict minimum légal. L’essentiel des ressources doit aller aux établissements publics. Il s’agit aussi de reconsidérer la loi CARLE ( loi sur le financement des écoles privées par les municipalités qui sont désormais tenues de financer les écoles privées d'autres communes si leurs résidents ont choisi d'y scolariser leurs enfants).
ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE : Une éducation sans éducation physique et sportive n’est pas une éducation. Il faut demander que sans équivoque l’EPS soit intégrée dans « l’ensemble des connaissances et compétences indispensables » et reste obligatoire pour tous. Les suppressions de postes pour assurer la coordination de l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement Primaire) dans les circonscriptions des écoles, les suppressions d’heures consacrées à l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) dans les lycées sont un danger pour l’avenir de l’EPS à l’ÉCOLE.
C’est à l’USEP que souvent l’enfant a sa première licence sportive. Il est demandé que tous les postes supprimés soient remis pour animer dans de meilleures conditions l’USEP dans les circonscriptions primaires du Nord. L’UNSS doit rester une composante de l’enseignement des activités physiques et sportives à l’école ; la place et le rôle de l’EPS dans les programmes doivent être réaffirmés. Il faut être extrêmement vigilant à ce que l’enseignement des activités physiques et sportives ne soit pas « externalisé » sur les collectivités locales ou les clubs de sports extérieurs.
LE STATUT DE L’ÉLÈVE : Il s’agit ici de la question essentielle de la place de l’élève dans l’École, dans l’établissement, la manière dont le considèrent les enseignants et l’administration par rapport à son évolution en fonction de son âge, de l’autonomie qu’il devrait avoir ou doit acquérir, de son implication pour qu’il participe mieux à l’élaboration de la construction de ses savoirs. De cette question, il faut qu’on s’en saisisse dans chaque établissement, pour déterminer de quelle manière faire évoluer ce statut. Il reste aussi à appliquer partout notamment au collège et au lycée les textes qui régissent la représentation des élèves. Il faut redonner aussi les moyens disparus de formations des délégués de classe.
NON REMPLACEMENT DES ENSEIGNANTS: Le sujet a été l’objet de propositions et d’une méthodologie dans une fiche du premier CDEN alternatif. Il est proposé cette fois une fiche de modalités pratiques de recours contre l’État pour défaillance du service public. Cette fiche est inspirée de l'action du collectif du Douaisis, pour aider les familles victimes des non-remplacements de très longue durée. Elle présente un « kit recours » de dépôt de plainte. Il s'agit d'épauler les parents d'une classe ou une structure pour agir dans ce sens.
Patrick PATTE clôture les travaux en espérant que ce fut la dernière réunion du CDEN alternatif.
« Il est évident que tout ne sera pas réglé à la rentrée car il faudra du temps pour remettre sur pied notre service public mis à mal. Il est souhaité que les urgences soient prises en compte. »
Hachemi SALHI redit qu’Il faut se féliciter des 17 fiches de propositions ouvertes qui recueillent un large consensus et qui pourront servir de base de réflexion dans les instances officielles. Les divergences et différences d’appréciation restent exprimées au niveau des propositions et doivent servir au débat pour construire.
Un courrier sera donc envoyé au nouveau ministre de l'éducation nationale, expliquant le pourquoi du CDEN Alternatif, sa composition et le fruit du travail qui y a été mené.
Les CDEN doivent être de véritables structures dans lesquels, dès que possible, le travail mené ici pourra se poursuivre, où les sujets soient véritablement débattus.
Ces fiches seront proposées au ministre par le rapporteur-animateur, Patrick PATTE, secrétaire général de la FCPE Nord, au nom de toutes les composantes du CDEN alternatif.